vendredi 16 septembre 2011

Décidément, ce festival est étonnant

La découverte d'un nouveau texte d'Herménégilde Chiasson (Moncton) est toujours un petit évènement. Avec LA VIEILLE DAME PRES DE LA VOIE FERREE, il poursuit sur un thème qui lui est cher : la Terre n'est pas à nous, elle nous est prêtée durant notre passage dans ce monde et nous devons veiller à la rendre dans le meilleur état possible. L'enjeu est louable et la fable bien construite, même si le personnage féminin central paraît parfois un peu trop "entière" pour être crédible. Mais l'ensemble (qui pourrait sans doute être un peu resserré) tient la route et l'émotion est au rendez-vous. 

Côté spectacles, j'ai à nouveau apprécié les deux propositions du jour. 

L'IMPLORANTE, à partir d'une idée de Claude Guilmain, nous offre un spectacle inclassable explorant les domaines du théâtre, de la danse, de la sculpture et de la vidéo. Il est beaucoup question de création, des relations entre Rodin et Camille Claudel, de l'influence de la vie quotidienne sur l'expression de l'artiste, etc. Intéressant sur le plan technique, déroutant dans son écriture, fascinant par les pas de danse avortés jusqu'au moment de grâce final... ce spectacle place le débat sur le plan artistique, au-delà de sa localisation, et aurait sa place dans pas mal de programmations en Europe.

LA GUERRE AU VENTRE (Théâtre du Nouvel-Ontario) met en valeur un texte de Michel Ouellette, et parallèlement la prestation sensible d'Annick Léger qui passe en corps et voix d'un personnage à l'autre avec une clarté exemplaire. On retrouve le personnage de Martin découvert vingt ans plus tôt dans FRENCH TOWN, une des pièces phares du même auteur. Blessé par un forcené qui a tué ses enfants avant de se suicider, il délire au milieu d'une foule de personnages qui ont joué un rôle positif ou négatif dans son parcours. Il nous plonge ainsi à nouveau au coeur de relations familiales difficiles dans une société complexe qui évoque à la fois le lien avec les autochtones et les tensions linguistiques. En mettant en exergue sa soif de survie... parallèle à celle de la langue française. Déconcertant et parfois émouvant. Mais je ne suis pas certain que le spectacle reflète clairement les enjeux que j'avais cru cerner à la lecture de l'oeuvre.

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